L’assurance vie et l’assurance décès sont souvent confondues, leurs objectifs sont cependant très différents. A quoi servent-elles ? Quels sont leurs points communs, leurs atouts et limites ? Quels sont leurs frais ?
Sommaire
- Assurance vie et assurance décès : qu’est-ce que c’est ?
- Avantages et limites de l’assurance décès et de l’assurance vie
- Quel est le coût de l’assurance vie et de l’assurance décès ?
- Comment fonctionne une assurance vie en cas de décès ?
- Assurance vie et assurance décès : une complémentarité pour des objectifs différents
Quiz : Assurance vie & Assurance décès
Quel est l’objectif principal de l’assurance vie ?
A. Assurer uniquement le versement d’un capital en cas de décès
B. Faire fructifier une épargne et transmettre un capital dans un cadre fiscal avantageux
C. Couvrir les frais d’hospitalisation en cas d’accident
Quelle affirmation est vraie concernant l’assurance décès ?
A. Les cotisations versées sont récupérables à la fin du contrat
B. Le capital est versé uniquement si l’assuré survit à la fin du contrat
C. Les cotisations sont versées à fonds perdu et la prestation est déclenchée en cas de décès ou invalidité
Quel est le point commun entre assurance vie et assurance décès ?
A. Elles permettent toutes les deux de choisir librement les bénéficiaires
B. Les capitaux sont obligatoirement versés à l’héritier le plus proche
C. Elles servent uniquement à constituer une épargne
📌 Réponses : 1.B – 2.C – 3.A
Assurance vie et assurance décès : qu’est-ce que c’est ?
L’assurance vie est un placement financier, qui répond à plusieurs objectifs :
- Se constituer une épargne et la faire fructifier : en réalisant des versements plus ou moins réguliers sur des fonds d’investissement diversifiés (fonds euros et/ou unités de compte), vous pouvez vous créer un petit pécule, qui sera exempt d’imposition tant que vous n’y touchez pas.
- Anticiper la baisse de revenus à la retraite : l’assurance vie est un bon moyen de se créer un complément de revenus, qui pourra être versé sous forme de rentes.
- Transmettre son patrimoine dans des conditions fiscales avantageuses : les sommes transmises via l’assurance vie ne rentrent pas dans l’actif successoral de l’assuré.
L’assurance décès permet de se protéger financièrement en cas de décès ou d’invalidité d’un proche :
- Si l’assuré décède, ou s’il est victime d’un accident qui le rend invalide, un capital garanti sera versé au(x) bénéficiaire(s) désigné(s) dans le contrat.
- Pour une assurance décès, on verse une petite cotisation mensuelle.
- C’est un contrat d’assurance « en cas de décès » (et non « en cas de vie »).
- L’assurance décès répond donc à une opération de prévoyance.
Points Communs et Avantages Fiscaux
L’assurance vie et l’assurance décès ont certains points communs :
- Les deux types de contrats peuvent avoir pour objectif de transmettre un capital à ses proches, avec une fiscalité avantageuse.
- Il est possible de choisir librement le(s) bénéficiaire(s) de ce capital, dans une clause dédiée.
- Le versement du capital peut se faire, en une fois ou sous forme de rentes viagères (une somme calculée notamment en fonction de l’espérance de vie de l’assuré et versée régulièrement jusqu’au décès de ce dernier).
- La fiscalité de l’assurance décès et de l’assurance vie en cas de décès de l’assuré est quasiment la même. Seule différence : l’abattement fiscal appliqué sur les capitaux transmis porte uniquement sur la dernière cotisation annuelle versée dans l’assurance décès, alors qu’elle concerne la totalité de l’épargne constituée (les versements cumulés, majorés des gains) pour l’assurance vie. Dans les faits, le ou les bénéficiaires de l’assurance décès sont presque assurés de ne pas être imposés sur les capitaux qu’ils reçoivent.
Avantages et limites de l’assurance décès et de l’assurance vie
L’assurance décès, comme l’assurance vie, présente de nombreux avantages.
L’assurance vie se distingue par sa fiscalité et la souplesse du placement :
- Les capitaux transmis via l’assurance vie bénéficient d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire, et sans limite de plafond si le bénéficiaire du contrat est le conjoint de l’assuré.
- Les intérêts générés par le capital investi ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu (sauf si vous effectuez des rachats sur le contrat).
- Pour les contrats de plus de 8 ans, la fiscalité sur les rachats d’assurance vie est réduite.
- Les versements sur le contrat sont souples : vous pouvez faire un versement unique à l’ouverture du contrat, faire des versements réguliers, ou bien libres, dès que vous le souhaitez, au montant de votre choix.
Quant à l’assurance décès :
- Les prestations de ce contrat ont une couverture assez large, qui peut aller de la protection contre le décès, mais aussi contre l’invalidité.
- En cas de décès de l’assuré, l’intégralité du capital décès prévu au moment de la souscription du contrat sera versé à ses bénéficiaires (en rente ou capital).
- Pour les primes versées avant 70 ans, seule la dernière année de cotisation est soumise au prélèvement fiscal de 20% ou de 31,25% et uniquement pour la fraction au-delà de l’abattement de 152 500 euros par bénéficiaire, tous contrats confondus (assurance vie et assurance décès). En pratique, les sommes reçues par les bénéficiaires sont la plupart du temps exemptes de taxation.
Limites
Certains points négatifs doivent cependant être soulignés :
- Le principal inconvénient de l’assurance décès est que les cotisations sont versées à fonds perdu. Ainsi, en cas de résiliation du contrat, l’assuré ne récupérera pas son capital, car les contrats d’assurance temporaire décès ne peuvent pas être rachetés.
- On peut noter que, bien que le rendement de l’assurance vie ait été à la baisse pendant plusieurs années, il est meilleur depuis deux ans et actuellement supérieur au taux de rendement du Livret A. Concernant les frais, il faut compter des frais de gestion, d’entrée et de sortie des fonds, qui peuvent varier selon les assureurs.
Quel est le coût de l’assurance vie et de l’assurance décès ?
Les coûts d’une assurance vie et d’une assurance décès ne sont pas les mêmes.
Assurance décès
- Le montant des cotisations de l’assurance décès est déterminé au moment de la souscription du contrat, en se basant sur plusieurs facteurs :
- Le montant du capital décès que le souscripteur souhaite laisser à ses bénéficiaires,
- L’âge de l’assuré au moment de la signature du contrat : pour un même capital, plus la durée de vie estimée est élevée, plus le montant des cotisations est faible,
- Les garanties choisies.
- Pour l’assurance vie en revanche, c’est l’inverse :
- Ce sont les cotisations versées progressivement qui constitueront votre capital,
- Leur montant est libre.
- Il y a des frais sur les versements et des frais de gestion.
Comment fonctionne une assurance vie en cas de décès ?
Au décès du souscripteur, les capitaux logés dans le contrat d’assurance sont transmis à son ou ses bénéficiaires qu’il a désigné(s) de son vivant dans la clause bénéficiaire de son contrat. La fiscalité des capitaux transmis dépend de l’âge auquel le défunt a versé les primes (pour un contrat souscrit depuis 1991) :
Pour les capitaux issus des primes versées avant les 70 ans du souscripteur : abattement de 152 500 € pour chaque bénéficiaire désigné, puis taxe de 20% sur la fraction comprise entre 152 500 € et 852 500 € et taxe de 31,25% sur la fraction supérieure à 852 500 €
Pour les capitaux issus des primes versées après les 70 ans du souscripteur : abattement commun à tous les bénéficiaires désignés (partagé au prorata de la part du bénéfice dévolue à chacun d’entre eux) de 30 500 €, et au-delà droits de succession qui varie selon le lien de parenté entre le bénéficiaire et le souscripteur décédé. La fiscalité ne concerne que les primes versées et non le capital, les intérêts étant exonérés de fiscalité.
Assurance vie et assurance décès : une complémentarité pour des objectifs différents
L’assurance vie et l’assurance décès sont complémentaires, puisqu’elles ne poursuivent pas les mêmes objectifs.
L’assurance vie vise, avant tout, à faire fructifier son épargne et ainsi réaliser ses projets, comme l’achat de la résidence principale, le financement des études supérieures des enfants ou encore la constitution d’un complément de revenu à la retraite. Elle vise aussi à optimiser la transmission par décès.
L’assurance décès est, elle, destinée à aider financièrement ses proches après sa disparition. Par exemple, un contrat d’assurance décès peut servir à laisser un capital à vos enfants en cas de décès, leur permettant de payer les frais notariés liés à la succession.